Livre Blanc

Interview de Jérôme Notin, Directeur Général, Cybermalveillance

Dans le cadre des Assises de la sécurité 2019, les étudiants de l'EPITA ont eu l'opportunité d'interviewer des acteurs majeurs dans le domaine de la cybersécurité. Jérôme Notin, Directeur Général de Cybermalveillance a pour objectif de sensibiliser les particuliers à l'aide d'un dispositif d'assistance aux victimes d'actes de cybermalveillance, incubé par l'ANSSI et copiloté avec le ministère de l'Intérieur. Il fait part de ses ambitions.

Pensez-vous que l'existence de cette plateforme soit bien communiquée au grand public, notamment les particuliers ?

Nous sommes un jeune dispositif lancé en octobre 2017 qui s’adresse à l’ensemble de la population française : citoyens, entreprises et collectivités en complément de l’ANSSI qui supporte les OIV et OSE. Une bonne gestion des données personnelles est primordiale et la cybersécurité concerne autant les particuliers. On peut considérer notre dispositif comme une formation en matière de cybersécurité pour mieux comprendre l'informatique, la gestion des réseaux, des systèmes d'information qui en découlent. Nous avons donc fait le choix dans un premier temps de se faire d’abord connaître dans l’écosystème de notre communauté cyber afin d’acquérir une certaine légitimité et qu’ils deviennent des relais pour nous. Puis petit à petit, grâce à diverses actions de communication que l’on a pu mener, se faire connaître du plus grand nombre au sein de notre population.

Avez-vous des statistiques sur l’audience de votre dispositif depuis sa création, et des retours d’utilisateurs ?

Le service d’aide aux victimes permet aux personnes de nous dire : je suis un particulier ou je suis une entreprise, ce qui nous permet d’obtenir des statistiques sur le profil des personnes qui recherchent de l’assistance chez nous. Aujourd’hui, nous assistons environ 85% de particuliers, 12% d’entreprises et 3% de collectivités. Nous voyons également une évolution du nombre d’entités que nous avons pu aider puisque nous sommes passés de 28 855 parcours victimes sur l’année 2018 à plus de 70 000 depuis le premier janvier 2019. Nous pouvons donc considérer que de plus de plus de nos concitoyens accèdent à l'information et nous connaissent.

Quels sont vos objectifs futurs et par quels moyens avez-vous prévu d'améliorer votre plateforme ?

Nous allons d’ici peu lancer la V2 du site. Nous discutons d’ailleurs sérieusement avec un pays pour pouvoir lui fournir notre plateforme, sur le modèle du logiciel libre, pour qu’ils puissent reproduire le service chez eux. Si un jour, ils développent une fonctionnalité à laquelle nous n’avions pas pensé et qui est intéressante, nous pourrions l’implémenter de notre côté et améliorer notre site. Et si par la suite nous passons à deux, trois, quatre pays on pourra créer une vraie communauté de cybersécurité.

En parallèle, l’objectif final est bien évidemment que 100% des français et PME nous connaissent. Nous souhaitons également élever le niveau de sécurité des prestataires. Aujourd’hui, nous avons 1600 prestataires qui sont en capacité d’aider les gens et nous avons des entreprises qui souhaitent s’assurer du niveau de compétence en sécurité et en informatique des prestataires. Nous allons donc
lancer un label qui sera différent des PASSI PDRIS et PRIS de l’ANSSI. Il sera plus abordable et adapté à notre public et sera lancé en cours d’année 2020.